dimanche 4 octobre 2009

MAIS QUE VA DEVENIR LE NOM DE DOMAINE MANGER-BOUGER.FR ?

C’est un nom de domaine que l'on voit a longueur d'affiches publicitaires, stratégiquement placé sous des hamburgers frétillants, des milk-shake crémeux et des frites trop croustillantes pour être honnêtes.

Il n’y a pas un spot à la radio qui ne se termine pas par une incitation à bouger immédiatement après avoir ingéré ne serait-ce qu’une calorie, même si le message est diffusé à trois heures du matin ou cinq fois de suite pendant que je suis sous ma douche.

Quand à la télévision, je me demande comment il n’y a pas eu plus d’accidents domestiques provoqués par cette nouvelle manie de vouloir faire bouger la ménagère de moins de 50 ans, tranquillement assise à table devant Laurence Ferrari.

En voulant toucher les entreprises au porte-monnaie, l’INPES a parfaitement réussie son coup. Plutôt que de payer une taxe supplémentaire, l’agence de publicité, soucieuse des deniers de son client, préfère signer du désormais célèbre et peu glamour nom de domaine.

Où sont les signatures d’antan (pour cela, voir l’excellent site de Jean-Luc Gronner www.souslelogo.com) qui nous affirmaient que « bien manger est le début du bonheur » ou que « la force qui fait bouger le monde, c’est l’amour ! ». Seul Vittel osait proposer la juxtaposition des verbes boire et éliminer, mais en assortissant cette injonction d’une musique déculpabilisante et diurétique. Il me suffit encore aujourd’hui de l’entendre pour chercher les toilettes les plus proches.

Car c’est bien le problème de ce nom de domaine « mangerbouger.fr ». Il y a de grandes chances que, dans un réflexe pavlovien, nos esprits associent désormais irrémédiablement ce nom de domaine aux crèmes glacés dégoulinantes et aux frites grasses. C’est bien simple, je ne peux plus voir ce nom de domaine sans avoir envie d'un gros gâteau.

Dans les années 60, le jeune délinquant du film Orange Mécanique subissait un lavage de cerveau destiné à le dégoutter de la violence. Sur la musique de la cinquième de Beethoven, des images de viol, de batailles, de guerres étaient diffusées en boucle, un dispositif l’empêchant de fermer les yeux. Pour échapper à ce matraquage, il finissait pas se jeter par la fenêtre. Au fond, c’est une façon de bouger comme une autre.

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