samedi 26 septembre 2009

LES NOMS DE DOMAINE ETAIENT MALADES DE LA PESTE.

Le nom de domaine gouvernemental pandemie-grippale.gouv.fr n'est pas seulement intéressant par le contenu du site auquel il donne accès. Il faut en effet aujourd'hui vivre dans une grotte ou a l'écart du monde pour ne pas tout savoir du virus et de la façon de s'en protéger (et justement si l'on vit dans une grotte on a pas besoin de se protéger…).

Non, ce nom de domaine est intéressant parce qu'il tente d'accréditer - par la juxtaposition de mots savants - un discours sécuritaire, voir alarmiste. Le terme « pandémie » a été préféré a « épidémie » qui aurait été plus neutre. Du grec ancien « pan » (tous) et « démos » (peuple), le mot suggère que l'ensemble de la population est touché et alité (Ce qui objectivement ne semble pas être le cas sauf si on a le malheur de chercher un plombier d'urgence).

D'ailleurs le site gouvernementale le dit lui même. : « Nous ne sommes pas aujourd'hui en situation de pandémie grippale. Mais une pandémie pourrait se produire.... » On précise donc bien que pour l'instant il n'en est rien, mais le mot "pandémie" a un petit côté "les animaux malades de la peste" qui va bien avec l’ambiance du moment.

Le mot « grippale » a été choisi dans le même esprit. On aurait pu se contenter du terme « grippe », mais en l'accordant au mot qui le précède, on parvient a lui donner une dimension supplémentaire. Grippale rime avec maximale, total, monumental et bien sur avec gouvernemental.

Qu'importe si ce nom de domaine est aussi mnémotechnique que le nom d'un médicament générique… contre la grippe. Il confère a ce site une portée de santé publique dont on ne doute pas qu'il contribuera non seulement à arrêter le virus a nos portes, mais également à propager la gloire des promoteurs de cette nouvelle ligne Maginot du web.

Ne vous inquiétez pas, le site pandemie-grippale.gouv.fr veille sur notre santé et restera dans l'histoire comme le premier nom de domaine qui fait peur et qui rassure a la fois.

lundi 21 septembre 2009

J'ai passé un week-end délicieux sur Radio Classique (101,1 FM) qui a le charme d'un grand hôtel de la côte normande. On y rencontre, entre autres habitués, Eve Ruggierri qui donne des conférences, assise au piano. On écoute les conversations d'Olivier Bellamy, installé au grand salon. Nelson Monfort délaisse le court de tennis et passe les disques dans la salle de bal. Même Guillaume Durand, qui a repris la chambre de Jean-Luc Hees, est là, un peu comme si il s'était trompé d'hôtel. Tout est délicatement suranné et l'on sent que la peinture, refaite en 1999 (1), a besoin d'un peu de frais. Jusqu'aux publicités qui sont elles même désuètes. Ainsi la société DI-AREZZO vous propose de vous livrer à domicile vos partitions, de Bach à Norah Jones, simplement en vous connectant sur : « di-tiret-arezzo-point-com » ou la société ANGELY (dont je ne me souviens plus du produit) qui prend soin de préciser, « angely.fr avec un Y ». Plus personne ne fait des messages publicitaires où l'on a besoin de rajouter des "tirets" et des "y" dans les noms de domaine. C'est aussi ça le charme des hôtels de province.
(1) Depuis 1999, Radio Classique est détenue à 100% par le groupe de luxe LVMH Moët Hennessy Louis Vuitton.